Les Etats-Unis : 9 villes en 3 mois et demi

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source : ovmh

 

Nous voilà enfin rentrer des Etats-Unis après plus de 3 mois à découvrir ce pays.
Pittsburgh a été le bon endroit pour nous permettre de voyager sur la partie Nord-Est du pays. Des kilomètres ont été parcouru en car. L’avion et le train n’ont pas été les transports les plus intéressants. A chaque fois, nous avons découvert des villes très différentes avec leurs spécificités, bien qu’on retrouve très souvent un downtown avec ses tours et ensuite, une ville étalée composée de maisons individuelles.

Paradoxes à l’américaine : Frank Lloyd Wright VS Big Mac

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Pour ceux qui sont fan de l’architecture moderne, habiter à Pittsburgh est l’occasion de pouvoir aller visiter l’un des trésors du XXe siècle : la FallingWater de Frank Lloyd Wright. On nous en parle dès notre plus jeune âge (dès la première année d’architecture) et nous fait rêver encore grand. Nous ne pouvions pas quitter les États-Unis sans y passer et ça a été l’une de nos seules photographies de touristes pour prouver que nous l’avons bien vu !

Il s’agit d’une maison intégrée dans la pente au bord d’une cascade. Nous pouvons même dire que la maison a les pieds dans l’eau. Il y a toute une réflexion faite entre les lignes horizontales (les sols) et les lignes verticales (les murs) comme si la maison s’étirait dans le paysage. Le jeu des matériaux accentuent cet effet. Les détails sont d’une très grande finesse : la manière dont le parement en pierre est mis, les fenêtres, les sols, la roche intégrée dans la maison… Nous avouons avoir eu un petit faible pour le mobilier à l’intérieur (dessiné aussi par l’architecte), mais malheureusement nous ne pouvions pas faire de photographie pour vous montrer ça. Un fric fou est mis dans la réhabilitation, mais n’empêche, on dirait qu’elle n’a jamais vieilli. Mais je préfère vous laisser découvrir la maison en allant ici ou en lisant de très bons livres qui vous expliqueront beaucoup mieux que nous ses particularités.
En tout cas, un seul mot à dire : wouah ! Venez à Pittsburgh et visitez là !

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Sur la route, en plus de découvrir l’une des meilleures boutiques de tartes de la région, nous sommes tombés sur le Musée du Big Mac.
Vous y croyez ? Il ne s’agit pas là d’un édifice forcément remarquable : il est même assez banal dans le paysage américain, avec son élément de signal au bord de la route et sa boite. Dans ce genre de situation, nous repensons toujours à un livre mythique : Learning From Las Vegas de Venturi, qui nous fait un très beau décryptage de Las Vegas qui donne très envie après d’aller voir ça en vrai.
Il a bien fallu que nous nous arrêtions pour prendre quelques photographies et puis bien sûr, gouter à l’une des spécialités locales… FLW nous avait ouvert l’appétit.

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En même pas un heure, deux mythes complètement opposés ont été mis face à face. C’est ça la culture américaine ? Ce contraste nous a beaucoup surpris et bien fait rire.

Detroit, « Universal Studio » / clap 2 – Un imaginaire urbain influencé par la culture rap : Focale sur Eminem

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Introduction

Lorsque nous parlons de Detroit, il n’est pas rare que notre sujet de discussion se finisse par le traditionnel : « mais Detroit, ce n’est pas la ville d’Eminem? ». Eminem est aujourd’hui l’une des figures marquantes de cette ville et de ses rappeurs. En effet, Detroit, connue pour sa soul et son electro, est aussi le terreau à ce que nous appelons communément le « rap de blanc », fer de lance de la culture white trash. Le groupe Insane Clown posse distillait déjà leurs punchlines horrorcores depuis la fin des années 1980, bien avant Eminem. Ce groupe, inconnu en France, fait pourtant l’objet d’un véritable culte aux Etats-Unis jusqu’au point d’agglomérer une communauté, appelée les juggalos. Même si ce groupe et Eminem se sont fâchés au début de la carrière de ce dernier, il est clair que celui-ci s’en est très largement inspiré.


Insane Clown Posse, Jump Around, 2012.
Le groupe reprend à sa façon le hit de House of Pain de 1992.

Regarder Detroit par le milieu du rap et l’usage qu’il est fait de la ville à travers le clip vidéo n’est en effet pas inintéressant (et pour le coup, la passion d’Hugo pour le rap l’a remporté dans cette expérience). La ville offre un cadre particulier pour poser un univers musical et soutenir des discours qui s’appuient souvent sur les crises urbaines (économique, sociale, raciale, etc.), bien loin des paillettes que d’autres stars de la musique tentent de nous envoyer dans les yeux. Parmi ces rappeurs qui ont utilisé Detroit pour leur clip vidéo, nous pouvons citer Slum Village, J Dilla, Elzhi, mais dans notre cas, nous allons nous concentrer plus particulièrement sur Eminem, l’enfant du pays qui a utilisé sa ville, tout au long de sa carrière et encore aujourd’hui, dans ses textes ou dans ses clips comme support de fond, pour se donner une street credibility nécessaire dans le milieu du rap. Il a ainsi su nous transmettre une certaine vision de la ville.
Nous essayerons donc à travers cet article de vous faire découvrir Detroit par le regard d’Eminem, de voir quelle image de la ville il véhicule dans son travail et les lieux de référence qui en ressort. Nous nous appuierons sur : ses clips vidéo réalisés à Detroit, la publicité pour Chrysler dans le cadre du Super Bowl et le film 8 Mile, qui n’est pas autobiographique, mais presque. On en profitera pour également illustrer le texte par des photographies que nous avons réalisé sur place pour montrer l’état actuel des bâtiments mis en référence.

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Beautiful, le clip vidéo image d’archive ?

Déjà dans le clip video My Name is, l’une des chansons qui lança la carrière internationale d’Eminem, des références succinctes à sa ville sont intégrées. Nous voyons s’afficher par moment le nom de Detroit, pour matérialiser le lieu où se déroule une scène d’arrestation.


Eminem, My name is, 1999

En attendant, voici quelques nouvelles du front

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Comment voyager en 5 secondes ?
Animation réalisée par nos soins qui donne particulièrement le tournis…

Enfin de retour à « notre camp de base », Pittsburgh, après une semaine de marche, de bus et de métro  dans 3 grandes villes de la côte Est des Etats-Unis. Le programme a été : entretiens, visites des projets emblématiques et dégustation des spécialités locales (burger, pizza, sandwich, hot dog, et asiatique).
Boston, New York et Philadelphie sont trois villes très surprenantes et complètement différentes. Ca a été un choc à chaque fois. Boston est une ville calme et reposante, où crèchent les futurs prix Nobel. NYC, la ville aux gratte-ciels immenses, brasse beaucoup trop de monde, de touristes (avec leurs selfies) mais avec des parcs superbes pour s’isoler un peu (merci Olmsted !). Après tous ses rêves, Philadelphie nous a un peu refroidi, nous revoilà dans une shrinking city mais avec des quartiers sympas et dynamiques : c’est une ville universitaire.

A très vite pour la suite…

Brève de passage à New York

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Aujourd’hui, nous avons fait une escale à New York avant de nous rendre à Boston. Nous nous sommes retrouvés à marcher dans les rues de la ville à 6h30 du matin. Ca a été comme un choc! Tout était déjà illuminé, comme si rien ne s’était éteint pendant la nuit, entre les spots lumineux géants sur les façades d’immeubles ou les rez-de-chaussés eclairés avec les dinners ou les magasins qui commençaient à s’activer avant l’arrivée des clients. Les rues commençaient à être pleine de monde et de voitures. L’odeur de bouf s’entremelait à tout ça.

Quand Detroit rencontre Buffalo…

American dream, Non classé

Voilà maintenant 2 mois que nous sommes aux Etats-Unis. J’ai eu l’occasion, courant octobre, de partir visiter les villes de : Akron, Cleveland et Buffalo, trois villes de la Rust Belt*. Sans Hugo cette fois-ci. J’accompagnais des étudiants en architecture du Département d’Architecture et d’Histoire de l’Art de l’Université de Pittsburgh, mon université d’accueil ici.
Aujourd’hui, je décidais de vous présenter enfin Buffalo (paradoxalement, la dernière ville visitée du voyage) et de la montrer en mettant en parallèle Detroit. Sur certains points, je les ai trouvé très similaires.

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Buffalo, connue pour ses célèbres buffalo wings que tout le monde s’arrache dans les restaurants et pour sa proximité avec les chutes du Niagara, a d’abord été l’emplacement d’une colonie française en 1756, comme Detroit (1701). Depuis cette période, la ville a su profiter de sa position stratégique pour se développer. Elle a été pendant près d’un siècle et demi une plateforme d’échange commerciale majeure en Amérique du Nord, en étant un lieu de stockage des produits agricoles et une place forte pour l’aciérie. Par ailleurs, sa position sur le canal Erié, fini en 1825 et mesurant 584 km, lui a permis d’être relié à New York par la ville d’Albany.

Aujourd’hui, la ville est aussi connue pour être comme Cleveland et Detroit, une shrinking city (ville rétrécissante). Chacune d’elles ont perdu 30 à 50 % de leur population en l’espace d’un demi siècle. Pour le cas de Buffalo, elle a été victime de la concurrence d’autres voies navigables comme le fleuve Saint-Laurent, la fermeture des usines accompagnée du départ des habitants vers le sud et l’ouest pour trouver du travail. Ayant des difficultés financières importantes, la ville est sous la tutelle du Buffalo Fiscal Stability Authority et ceci, depuis 2003.

Pour voir mettre dans l’ambiance de Buffalo aujourd’hui, voici un court documentaire réalisé en 2011 par Vanessa Carr, qui a l’époque, était étudiant en journalisme à l’université de Berkeley.

Detroit, « Universal Studio » / clap 1 première scène

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011-magnum-pi-theredlist Animation réalisée par nos soins

Detroit est aujourd’hui connue pour être un des lieux de tournage majeurs sur le sol américain. Depuis longtemps, de nombreux films ont été réalisé. Mais depuis le film 8 Miles dont l’acteur principal est EMINEM, enfant du pays, la ville a su développer un nouveau marché économique. De nombreux films et videoclips ont été réalisés, plus par l’avantage fiscale qu’offre la ville (elle permet un faible coût de production) que par ses décors. Par exemple, bien qu’il existe des amas de gravas partout dans la ville, les producteurs continuent quand même à faire des décors de ruine en carton-pâte… Bref, aujourd’hui, d’autres villes comme Detroit surfent aussi sur cette vague et attirent aussi bien les blockbusters que le cinéma d’auteur. Nous pouvons citer la Nouvelle Orléans (tristement, après Katrina) ou les villes canadiennes de Toronto et Vancouver qui se font souvent passer pour des villes américaines.

Detroit est aussi la ville qui a vu naître l’une des plus grandes familles de réalisateurs contemporains, c’est-à-dire la famille Coppola, comme des acteurs de séries à succès aujourd’hui ringardes, tels que George Peppard, le fameux John « Hannibal » de l’Agence tout risque ou Tom Selleck de Magnum. Mais ce dernier, à l’instar d’un grand nombre de Detroiters, a su partir pour les îles, une région plus ensoleillée, et en plus à bord d’une voiture européenne.

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Après nos deux séjours dans cette ville mythique, nous avons décidé de nous lancer dans une série d’articles sur le rapport qu’entretient Detroit avec le monde de l’audiovisuel et ce pour différentes raisons :

  •  ça nous trottait dans la tête déjà depuis deux ans avec un premier article sur les vidéoclips tournés dans des villes au décor apocalyptique.
  • pendant notre séjour aux Amériques, nous avons regardé de nombreux films et de séries tournés à Detroit pour nous mettre dans “l’ambiance”. Nous savons que les niveaux et les styles des films sélectionnés sont très éclectiques et parfois (très) médiocres/ringards… Mais nous n’allons pas vous mentir : regarder l’ensemble des Robocop a été une véritable partie de plaisir !
  • nous avons ratissé la ville de long en large et en travers. Des dizaines de kilomètres pour tout vous dire. Niveau connaissance du terrain et nom des rues, nous commençons à être calés. Et du coup, maintenant, quand nous entendons certaines adresses dans les films, nous arrivons maintenant à spatialer le lieu de l’action.
  • nous avons pu voir différentes scènes de tournage pendant notre premier séjour ce qui nous ont quand même pas mal interrogé sur l’exploitation de la ville pour cette activité.
  • les plaisirs du téléspectateur curieux : la dimension ludique et amusante de passer des heures à faire ça (pendant les heures creuses), tout en enrichissant notre culture cinématographique et musicale est juste très agréable, surtout quand on vient de passer une journée sur le terrain les cheveux au vent et le nez qui coule ou que nous avons travaillé toute la journée sur nos projets respectifs (lecture, écriture, recherche d’emploi…). Ca permet de découvrir d’autres aspects de Detroit, mieux comprendre les textes de certains rappeurs quand ils décrivent la ville.

Au final, ça sera pour nous l’occasion de vous faire partager notre voyage et Detroit de façon non standard : les choses que nous avons aimé faire et regarder dans la ville avec notre regard d’architecte en mêlant un de nos hobbies… Et oui, nous sommes M. & Mme « Fan de films et de séries » (comme beaucoup de notre génération) pleinement assumés.

Pour parler plus sérieusement, nous sommes en train de vous préparer 4 articles thématiques, dont l’un des plus attendus, celui sur EMINEM (entre les copines fan et la pub qu’on a fait ce matin sur le Mouv’). Le principe est que chaque semaine (pendant un mois du coup) nous mettons en ligne un article illustré par des vidéos de références que nous vous présentons et nos photographies des lieux (quand il y en a bien sûr), avec un travail de cartographie dès que ce sera possible de le faire… Ca reste flou encore pour le moment.

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Alors dans l’odre, vous aurez droit à :

  • EMINEM et Detroit
  • Detroit au coeur du scénario
  • Un décors naturel unique : esthétique de la ruine
  • La Chine à Detroit, ou l’effacement des repères spatiaux

Nous espérons que ces voyages vous permettront de revoir ou de découvrir des films et de voir la ville de différemment…

Tournage sur Alfred Street DSCN2093 DSCN2092

Tournage à la Central StationDSCN1997

Flash spécial

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Un mois après notre premier séjour à Detroit, voilà que nous repartions réexplorer la ville… A notre plus grande surprise, on ne pensait pas voir la ville se transformer aussi vite…

Le lieu de notre célèbre article sur le bus à Detroit a été défiguré ! Il accueille dès à présent un abris bus tout neuf.
Il n’y a pas quelque chose qui vous parait étrange ? Et oui, c’est ça, le sens de l’abris bus ! Ceux qui s’y abritent ont le dos du côté de la route. Nous supposons que les vents dominants bien glacés et les températures rudes qui approchent ont imposé ce choix. Ces braves personnes (car il le faut pour prendre le bus) peuvent dorénavant attendre leur bus dans de meilleures conditions, autre que d’être assis par terre pendant une heure.

Il était une fois dans « Detroit »…

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Parfois à Detroit, nous nous sommes sentis comme dans un remake de Western à la sauce 2014. Nous nous imaginions comme dans cette mythique scène d’Il était une fois dans l’ouest (1968) avec Claudia Cardinale. Nous partions sur notre calèche, le regard troublé (inquiet?) mais prêts à afronter la ville. Notre radio branchée sur une station de rap (moins frissonnant qu’un son d’Ennio Moricone). Pas un chat à l’horizon.  Il ne manquait plus que les tumbleweed traversant la route pour finaliser le décors campagnard qui s’offrait à nous. Nous n’allons pas nous plaindre, à la place, c’était de la fumée qui sortait des bouches d’égouts.

Ne vous y trompez pas. Ce ne sont pas quelques maisons vides par ci par là, deux trois parcelles vides…
Non ! en fait, ce sont carrément des centaines de mètres  linéaires de rues vides dans certains quartiers !

Sinon… PROMOTION « Pas cher la maison » !
Vous recherchez une maison avec du cachet ! vous aimez faire du bricolage et passer vos dimanches à faire du jardinage ! et surtout vous avez envie de devenir un des pionniers de nouveau Detroit en créant la première communauté de neo-arkadiens conquistadors et opportunistes ! N’hésitez pas, découvrez ici de charmantes maisons de 130m2 au prix d’une Fiat Punto !
Point à souligner : nous vous avertissons que cette proposition est bien sûr sans garantie d’un emploi, d’une bonne scolarité pour vos (futurs) enfants, d’un système de santé correcte. Si vous avez la chance d’avoir des sous et une voiture, vous pourrez trouver chaque samedi des produits frais à Eastern Market, sinon vous aurez comme seul commerce de proximité des magasins de vente d’alcool du nom de Liquor shop. C’est à ne pas négliger et ça peut dépanner les soirs d’hivers quand le chauffage est en panne.

Welcome to Détroit…

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Spectacle d’effeuillage au Crazy Horse

American dream, Non classé, Voyage d'étude

Note introductive :
Le ruin porn, est un mouvement en photographie récent mettant en scène le déclin de la ville et ses bâtiments en ruine. Ce mouvement artistique rappelle fortement les travaux passés sur la ville morte et son imaginaire de certains artistes du XIXe siècle comme les peintres romantiques.
Nous sommes ni photographes, ni artistes, mais simplement spectateurs. Notre expérience de Detroit, c’était comme entrer dans un film de Ruin Porn grandeur nature. Les balades en voiture permettaient de long travelling sur des kilomètres de ruines avec des ralentissements, des accélérations, accompagnés d’une bande son très RAP US. Une sacret mise en scène !

Michigan Avenue, coucher du soleil

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Nous avons parcouru de nombreux strips. Ce sont de grandes avenues qui traversent la ville. Le moment qui nous a le plus marqué a été la descente de Michigan Avenue en fin de journée. Elle est l’une des plus grandes artères de la ville qui traverse le westside de part en part jusqu’au centre de la ville. Un homme seul qui tente de s’y aventurer à pied peut être considéré comme le Indiana Jones des années 2010 : un archéologue aventurier qui n’a pas froid aux yeux !

Avant d’entrer sur le strip, le décor préliminaire nous aspirait à être Bree Van de Kamp plutôt que Blondin, le « bon » cowboy. L’ambiance Far West et ville fantôme allait venir après… En effet, nous venions de parcourir à cheval dans notre Chevrolet, un suburb très animé et friqué. Le choc a été au moment de rentrer dans Detroit, après l’embranchement avec le parkway (I.94) : le temps s’était comme arrêté ! Au fond, nous voyions de grandes tours scintillantes, nous aspirant vers elles. Une couleur éclatante d’un orange foudroyant s’abattait sur la ville ! C’était l’apocalypse ? Le début de l’enfer et des vices ?

Au début du strip, nous voilà entourés d’une série de Gentleman Club pour dire les choses de façon plus chic. La traduction : bar à strip-tease. On se croirait presque à Las Vegas : colonnades, décors kitch, enseignes toutes plus grosses les unes que les autres. L’effet carton pâte old school était plutôt réussi, émoustillé notre curiosité et alimenté nos fantasmes sur les décors intérieurs. Sombre ? agrémenté de moumoutes rouges défraîchies ? avec une forêt de barres de pole dance rouillées ? dans un coin, un taureau mécanique grinçant chevauché par une blonde peroxydée cinquantenaire ?
Au moment où nous avions passés ce secteur, ce n’était pas encore trop glauque, mais nous ne pouvions pas nous arrêter de penser que la nuit, des putes et des dealers se trouvaient à chaque angle de rue. De quoi attirer le touriste en manque de sensation forte. C’est aussi un peu l’idée qu’on s’était fait du coin après lectures de nombres faits divers lus dans les journaux…
En réalité, nous ne nous attendions pas à trouver la partie la plus vivante de la rue.

Après cette entrée en fanfare, nous avons passé plusieurs minutes à regarder plusieurs kilomètres d’immeubles abandonnés. A vue d’oeil, 50% des façades de la rue. Pour vous donner une image de l’ambiance, pensez aux guirlandes de Noël de mémé datant des années 1950, posées sur un sapin sans épines. La rue était quasiment vide, animée seulement par les quelques voitures qui ne faisaient que passer, et par certains coins de la rue où se trouvaient de grosses enseignes Liquor. Les locaux venaient ici chercher de quoi se réchauffer le coeur. Mais où étaient passés les habitants !? Des extra-terrestres venaient de les aspirer ? Les vampires les avaient tous mangés ?


Michigan Avenue – Detroit from bruyant hugo on Vimeo.

Lorsque le strip est entré dans le quartier de Corktown, nous débarquions à « Hipster City » avec pour étendard, la Central Station qui la Michigan Avenue longe… La rue était devenue presque trop lisse avec ses petits restaurants et bars tout neuf. Garer la voiture devenait galère : place aux parkings vélos. Nous retrouvons tous les stéréotypes de la « branchitude », des barbus à bonnet, équipés de leur appareil photo et à boire de la bière locale dans un quartier « Hype ». Bien que ces nouvelles activités redynamisent le quartier et ce qui est un bon point, on y retrouve que des blancs ou des noirs de classes aisées. Encore une fois, ce lieu n’est pas accessible à tout le monde…

PS : le Crazy Horse existe vraiment à Detroit. La preuve !

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